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Pas à pas ...
1 avril 2009

KPALIME : Du 09 au 13 mars

Pour aller de Atakpamé à Kpalimé, bien qu'arrivés les premiers à la gare de minibus, nous devons céder nos places à l'avant par deux fois à des "hommes sécurité". Ces hommes, se revandiquant des forces de sécurité du simple fait de la possession d'une mitraillette, transportée dans un sac de sport pour l'un, dans un ancien sac de riz pour l'autre, arborent l'air stupide qui va si bien aux représentants de la force.
"Je me demande si c'est l'uniforme qui donne l'air bête à ces gens là, où s'ils sont recrutés sur photo ?" (David).
Bref, c'est entassés sur les sièges arrières que nous découvrons les paysages verdoyants et agrémentés de reliefs qui séparent les deux villes. Quelle bouffée d'oxygène après 4 mois passés en zone sub-sahélienne! Le Togo est aussi un pays plus riche. Le beau banco est remplacé par le terne mais tellement plus économique ciment pour l'édification des maisons. Les postes TV sont plus nombreux, les routes plus souvent goudronnées.

A Kpalimé, nous mettons nos notes à jour. La peinture blanche et bleue éclatante, le puits qui trône au milieu de la cour, et les tintements de la cloche de la cathédrale, dont nous voyons le clocher depuis nos chaises, donnent à l'hôtel où nous résidons un air d'hacienda sud américaine. 
A la sortie du cybercafé, David fait une rencontre dont l'Afrique est coutumière. C'est fortuitement qu'il fait la connaissance de Noël, un jeune togolais guide pour touristes. Des français croisés à Warango nous avaient parlé de lui! Après une sortie improvisée dans la nuit de Kapalimé, nous convenons de nous retrouver le lendemain.

Nous partons sur les hauteurs entourant la ville et faisons connaissance, grâce à Noël, avec les géants de la forêt togolaise : kapokiers, fromagers, baobabs, yukas. Noël, amoureux de sa forêt, nous initie aussi aux curiosités végétales : fougères "tampon" qui laissent leurs empreintes sur notre peau grâce à une poudre blanche cachée sous leurs feuilles, grandes feuilles vertes et luisantes maculées de flaques de couleurs vives, appelées "palettes de peintres", arbres à caoutchouc, feuilles de henné laissant des marques  d'un rouge chaud lorsque nous les frottons. Un ancien hôpital, construit par les allemands, essaie de conserver une part de dignité dans sa décrépitude, au milieu de la forêt.

Le lendemain, nous effectuons seuls et sans équipe d'assistance l'ascension du point culminant du Togo : le mont Agou et son sommet pointant fièrement 986 mètres au dessus du niveau de la mer. Plutôt que la route goudronnée, des "raccourcis" nous promènent à travers la forêt par des sentiers. On traverse de jolis villages étagés qui s'offrent même le luxe de petites places d'agrément ombragées, au sol en terre battue très lisse et impécable. La chaleur du milieu d'après-midi n'empèche pas un groupe de jeunes hommes et femmes de se déhancher furieusement sur les rythmes de musiques lassives et énérgiques que crachottent de grandes baffles posées à flanc de coline dans une cour entourée de toits rouillés. En contre-bas de la piste de dance s'étale un panorama splendide sur la vallée.

Chaque soir nous nous restaurons à la cafétéria Bel-Air, souvent accompagnés de Noël. Un comptoire circulaire protège quelques tables de la circulation pour mieux nous exposer aux attaques assourdissantes des décibelles qu'expulsent, là encore, les imposantes baffles d'un magasin de musique. La bonne ambiance et l'animation de la rue, où de nombreux clients viennent chercher à manger auprès de "mamas" affairées derrière leurs petites guitounes, compensent largement l'inconvénient de cette sonorisation sauvage qui interdit toute conversation.

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