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Pas à pas ...
29 juillet 2008

TUPIZA – juin 2008 (Bolivie) :

Tout comme pour rentrer dans Potosi, nous devons passer les barrages des mineurs pour en sortir, une distance un peu moins longue a parcourir a pied mais chargés comme des mules avec en plus les affaires des mamitas que nous aidons.

A Tupiza, au sud de la Bolivie, nous organisons une rando de 3 jours a cheval en compagnie d’un guide, le jeune José. A 22 ans cela fait déjà 10 ans qu’il est du métier. Son sourire est marqué par un large trou entre les dents de devant qui fait siffler les mots qui sortent de sa bouche.

La première journée, il nous embarque très rapidement dans de grands galops qui auront raison des fesses de David qu’il faudra panser une semaine durant... Nous comprenons maintenant pourquoi notre prof d’équitation nous avait recommandé d’amener un stock de compresses lorsqu’on lui avait parlé de notre projet en Asie Centrale.

Le paysage désertique qui nous entoure a des airs de FarWest avec ses grands canyons ocres dont les parois s’élèvent presque a la verticale sur un ciel bleu clair traversé par de fines traînées de nuages comme du coton effilé. Nous chevauchons dans le large lit d’une rivière presque asséchée. A gauche, au premier plan, de petites montagnes pelées dans les tons gris-marrons s’évasent comme des jupes plissées, tandis qu’au fond, de plus grandes montagnes d’un ocre vif s’étirent vers le ciel en de larges pans ou en de fines cheminées. Après les quelques premiers galops, l’appréhension retombe et la confiance s’installe accompagnée d’un incomparable sentiment de liberté. Le soir, nous sommes chaleureusement accueillis dans un petit village par une famille ou cohabitent 3 générations de femmes, le seul homme de la maison étant le petits fils d’a peine 3 ans, les autres étant presque tous partis travailler en Argentine. Dans l’arrière coure sont installes de sommaires toilettes aux cotes d’un lavabo fait a partir d’un quart de pneu de tracteur, dont le robinet gelé pendant la nuit est remis en fonction par l’application d’un verre d’eau chaude. Dans la petite coure principale gambadent poules, chevreaux et chien autour d’un arbre nu ou sèchent les dessous de ces dames. Nous assistons a la cuisson du pain dans le four artisanal de la cour ou s’enchaînent les fournées. La grand-tante, vêtue des jupons traditionnels et du chapeau melon, deux tresses grisonnantes le long du dos, s’affaire toute la journée en marmonnant et nous jetant quelques sourires.

Nous nous entraînons, avec l’aide de José, a sceller et desceller les chevaux et lui posons maintes questions. Cela semble l’amuser.

Sur le chemin du retour, lui qui nous semblait un peu réservé, il nous avoue faire partie d’un groupe de musique, comme la plupart des habitants de Tupiza nous dit-il, et entonne quelques chants (un peu faux nous semble-t-il mais nous l'applaudissons chaudement).

Sur la dernière partie du trajet, nous empruntons une voie de chemin de fer puis sur la route qui la longe nous envolons pour notre dernier galop.

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