Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pas à pas ...
28 juillet 2008

CARACAS ET LE DELTA DE L’ORINOCO– fin avril 2008 (Venezuela):

Nous arrivons a Caracas sur le qui vive, la tête pleine de toutes les mises en garde concernant les périls qui guettent les touristes dans cette ville réputée dangereuse. La réalisation du trajet de l'aéroport a l'hôtel en bus et métro sans être détroussés nous semble déjà une victoire sur la criminalité et les gangs organises. Les immeubles, gris , betonneux, et comme précocement vieillis par le climat tropical, ont tous des fenêtres protégées par des grilles. Et les gérants de l'hôtel, sympathique couple de quinquagénaire originaires du Portugal (la femme se rappelle encore fillette de ,a traversée de l'Atlantique en bateau) sont plein de bon conseils pour nous concernant la sécurité. En ses premiers jours au Vénézuela, le problème sécuritaire est donc bien présent. Mais durant ce court séjour a Caracas nous ne nous sentirons finalement jamais en danger. Il est vrai que nous évitons de sortir le soir.

Nous goûtons au plaisir de l'ombre du manguier de l'hôtel, qui passe a travers la cloison entre le rez-de-chaussée et le 1er étage pour rafraîchir la terrasse et savourons nos premiers « Mi amor », expression par laquelle les vénézuéliennes, surtout les dames, commencent invariablement leurs phrases pour vous apostropher ou vous répondre. Seuls les contrôles et les fouilles un peu trop poussées de jeunes flics aux visages encore poupons nous importunent réellement. C'est pour notre propre sécurité bien évidemment. D'autres touristes racontent avoir été allégés de 2, 3, billets lors de tels contrôles. Mais l'agacement typiquement féminin et légitime de Gaelle face auquel les jeunes flics mâles ne savent réagir nous évite ces désagréments.

 

De Cuidad Guyana au village bordant le delta de l'Orinoco, la musique lancinante du taxi collectif, les bicoques et la foret touffue bordant la route nous plongent dans la douce atmosphère tropicale de la région.

 

Nous passons deux jours a naviguer sur le canal principal du delta de l'Orinoco et ses multiples ramifications. C'est par ce delta, grand comme la Belgique, que l'Amazone se jette dans l'Atlantique. George, notre hôte et guide, connaît parfaitement le delta qui le retient par ses charmes depuis plus de 40 ans. De mère alsacienne et de père allemand, il a la nationalité française mais ne parle que l'espagnol et l'allemand ! Il aurait pu hériter d'une charcuterie alsacienne avenue du général Leclerc a Bordeaux... On se dit que pour ce bonhomme les concepts de racines et plus encore de nationalité doivent être un peu flous.Mais pour l'heure, il nous régale des merveilles de « son » delta. Après une baignade sur une plage déserte d'une île plantée au milieu du canal, immensément large, nous nous enfonçons dans les étroites ramifications du delta. La, au milieu de grands arbres amazoniens, volent autour de nous des martins-pêcheurs de toutes tailles, des cardinaux (oiseaux a tête rouge), des hérons, de petits oiseaux au plumage jaune vif, et même un aigle. Nous apercevons quelques singes. Dans un bras de rivière plus large, George fait tourner en rond sa pirogue et des dizaines de poissons viennent jouer a faire de grands sauts dans les vagues. Certains s'échouent au fond du bateau, et il nous faut nous protéger le visage au risque de prendre des baffes écaillées. On aperçoit a peine de discrets dauphins d'eau douce.

La population humaine est elle quasi inexistante sur le delta. Georges nous amène visiter un campement d'indiens. La visite a un petit coté zoo humain pas très agréable, mais nous échangeons tout de même quelques rires en essayant de communiquer par mimiques. L'habitat est des plus simple. Un toit de branches soutenu par des piquets de bois auxquels sont accroches des hamacs en rangs serrés. Quelques casseroles et ustensiles et trois pierres autour d'un foyer constituent le coin cuisine.

Au soir, nous revenons par le canal au port du village ou nous logeons. A toute vitesse défilent au loin de chaque coté les arbres bordant la rive et quelques énormes blocs de pierre hauts de 2 étages et arrondis par le flux du fleuve lorsqu'il est en crue. Nous nous offrons une baignade au milieu de l'immense canal. Les faibles lueurs du port, un bout de canal aménagé a vrai dire, nous accueillent alors que passe une grosse et vieille voiture américaine déglinguée a la carrosserie rouillée en patch work.

 

Le samedi soir, la nuit venue, nous partons observer les caïmans depuis le bord de la route. Des caïmans, nous ne verrons que les yeux scintilles dans le faisceau de nos lampes, mais un drôle d'animal – une sorte de tapir flegmatique – traverse la route a notre passage. Gaelle et un des 2 allemands qui logent comme nous chez Georges, le poursuivent pour le mitrailler de photos. Il a du avoir la peur de sa vie. Mais de la musique au village nous attire. Sur la terrasse d'une maison aménagée en bar-disco, au son de la musique caraibéenne, la jeunesse bouge son corps en de suggestifs mouvements lancinants mais jamais vulgaires. Les hanches de ces demoiselles, aux fesses souvent bien rebondies, s'approchent et s'éloignent du corps de leur partenaire en tressautant. Pas dégonflés, on s'y essaye. On craignait d'être la risée du bar, mais heureusement tous les danseurs sont bien trop concentrés sur leurs propres pas pour nous prêter attention. L'ambiance est chaude mais désinvolte. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Pas à pas ...
Publicité
Publicité