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Pas à pas ...
19 novembre 2008

OUZBEKISTAN - Du 14 au 26 octobre 2008

Sous l'aile protectrice d'une jeune takjik, nous prenons un taxi collectif pour la frontière ouzbek que nous franchissons à pied après que quelques femmes compatissantes nous aient fait passer au devant de la file d'attente où se bousculaient nombreuses candidates. Lorsque l'ambiance est trop chaotique, un trouffion - expression si bien choisie par Bernard Ollivier auteur de Longue Marche - aboie sur la poplulace d'un air méprisant.

Côté ouzbek, une nuée de taximen nous accueille. Deux hommse se disputent le butin (nous!) et en viennent finalement aux mains!

En route pour Boukhara nous faisons hâlte à Karchi où après quelques tentatives déçues nous trouvons enfin un hôtel qui accèpte les étrangers. En effet, par soucis de contrôle et pour éviter les mélanges, les étrangers doivent s'enregistrer dans leur hôtel , formalité que seuls certains sont habilité à fournir. A la sortie du pays, la douane nous demandera effectivement nos petits papiers d'enregistrement. Comme promis par notre guide de voyage, nous sommes bien dans un état policier... David négocie la chambre simple, il dormira sur son matelas gonflable pour cette nuit. Le jeune réceptionniste accèpte mais fait la moue en voyant Gaëlle débarquer et se tourne vers David:

-"Je ne savais pas qu'il s'agissait d'une femme".

-"Quel est le problème?"

-"Etes-vous mariés?"

-"Oui"  (on lui passe l'histoire de la Romance déjà trop compliquée pour un français!)

-"Pouvez-vous le prouver?"

-"Non mais pas d'inquiétude on est creuvé et c'est promis pas de bébé ce soir et demain on disparait".

-"Je suis désolé, ce n'est pas possible, prenez 2 chambres simples."

Et c'est là qu'on apprend qu'avec un peu de fermeté et de persévérance, tout s'obtient dans ce pays!

Le train que nous prenons jusqu'à Boukhara se peuple au fur et à mesure de sa trés lente progression à travesr un paysage désertique qui devient très vite monotone. Mais nos compagnons de voyage sont bien plus intéressants à observer: en face de nous, un jeune homme à casquette fait connaissance avec une jeune femme; sur notre gauche et face à nous, deux jeunes pimbèches habillées à l'occidentale échangent ce qui ressemble à des niaiseries et regardent de haut en ricanant un groupe de femmes et leurs rejetons. Celles-ci, la peau plus sombre et d'apparence plus pauvres ont toutes un visage très expressif et s'esclaffent de rire alors que l'une d'entre elles sort son sein par le col de sa robe et le fourre dans la bouche de son bébé. Une vieille femme parcours l'allée principale en proposant ses petits pains nappés de sucre glace. Un homme fait des allers-retours pour vendre des paires de chaussettes. Puis le train s'arrête, des passagers descendent, d'autres montent et un nouveau petit monde se crée sous nos yeux.

A BOUKHARA : Mobidjon, un véritable boucariotte excité mais sympathique nous accueille, cheveux blancs dressés sur la tête dans son auberge du vieux quartier juif. Nous passons 2 jours à visiter tranquillement la ville aux belles coupoles turquoises, minaret étiré vers le ciel (duquel l'Emir faisait jeter les condamnés) et madrasas (écolse coraniques) aux murs tapissés de motifs arabesques bleu et blanc. En fin d'après-midi nous retrouvons l'atmosphère douce et feutrée de la cour intérieur d'une mosquée où résonnent les chants de quelques prieurs. Ensuite, nous rejoignons la place principale qui abrite un bassin en son centre. Celle-ci est entourée de muriers plusieurs fois centenaires qui prêtent leur ombre aux visiteurs affamés venus se sustenter dans les chahikhanas (restaurants) qui les bordent. Ici se mêlent touristes et locaux dans une ambiance décontractée.

KHIVA : Suite à un bras de fer de 2 heures avec les taximen, nous partons pour Khiva en compagnie d'une grosse dame qui s'installe sur la banquette arrière aux côtés de Gaëlle. Son visage rond sourit généreusement et ses bras rondelets aux bout desquels s'agittent des doigts dodus ondulent avec grâce sur la musique orientale que crachent les haut-parleurs pendant que le chauffeur fume "clope sur clope". Dehors, c'est le désert de Kyzylkoum, une étourdissante étendue plane e sable sur lesquels percent ça et là quelques arbustes broussailleux. Avant d'atteindre Khiva, il faut traverser l'Amou Daria, ou ce qu'il en reste. Ce fleuve qui descend des massifs du Pamir et des Thian Shan et qui venait alimenter la mer d'Aral a nourri l'excentrique plan de production de cotons aux champs arrosés par des canaux exposés au soleil, principale cause du déssechement de la mer d'Aral. Khiva, contrairement à Boukhara est devenue une véritable ville-musée dont le centre historique entouré de murailles est très bien conservé. La vie semble avoir disparue au profit du tourisme. La ville compte de très belles mosquées, tombeaux, palais et madrasas couvertes de céramiques époustouflantes dont le charme est terni par les vendeurs de souvenir qui squattent chaque cellule.

SAMARCANDE : Nous quittons Samarcande à bord d'un vieux bus de pompier russe, sur lequel trône encore un girophare bleu, pour une traversée du pays vers l'est jusqu'à Samarcande. Ha... Samarcande! On a tellement entendu et lu sur Samarcande! Après 14 heures de trajet, nous choisissons avec attention l'hôtel qui nous accueillera pour les 4 prochains jours. L'hôtel Furkat nous offre pour un bon prix : la vue sur le Registan, un petit déjeuner copieux et une chambre coquette aux jolies portes boisées avec un lit double (notre seul lit double en Asie Centrale!). Détails futils mais reposant et agréable pour le voyageur de longue date!  A l'opposé de Khiva, Samarcande est une grosse ville étalée et dont les principales attractions touristiques sont disséminées un peu partout dans la ville. Nous partons à la découerte du Mausolée de Timour (ce grand souverain Mongol qui serait, paraît-il, l'ancêtre de Gaëlle) puis d'autres grandes oeuvres architecturales.

"Je m'installe sur les bancs face au Registan, cet ensemble massif composé de 3 madrasas qui se font face aux murs et tours penchés, cahier de croquis et crayon en main, pour m'atteler à la difficile reproduction de cet ensemble majestueux aux perspectives difficiles sur ma petite page blanche de 14.8 x 21 cm. David, lui s'adonne à son activité favorite du moment, la lecture. Une petite fille, cheveux courts et noirs en uniforme scolaire marron à petite colerette de dentelle blanche s'approche de moi plusieurs fois puis me tend timidement une feuille de papier. Je comprends au bout d'un moment, après avoir lancé quelques regards interrogateurs à sa grand-mère qui se tient un peu plus loin, qu'elle souhaite que je lui fasses un dessin. Rapidement, je lui dessine sans détails le Registan et l'invite à s'asseoir à mes côtés pour le compléter. Et nous voilà toutes deux absorbées par les détails des motifs qui ornent colonnes et façades de ce bel ensemble architectural, lançant de temps à autre un coup d'oeil sur la page de l'autre. Ma jeune compagne de dessin me tend parfois sa feuille pour les détails qu'elle juge trop difficile puis la reprend d'un air satisfait et poursuis son dessin. La fin de l'après-midi se consumme en un clin d'oeil, David s'éclipse à l'hôtel et ma jeune anmie et sa grand-mère ne tardent pas à en faire autant après m'avoir offert un vieux beigner et une rose fâner pour me remercier à tout prix du crayon que j'ai offert à la jeune artiste. Bel échange presque muet..." (Gaëlle) 

A TASHKENT : Capitale de l'Ouzbekistan que nous atteignons par le train, nous flânons au grand bazar de Chorsu où nous savourons notre dernier Plov (le plat national à base de mouton, carottes, oignons, raisins et riz), puis assistons à notre premier ballet où de jeunes ouzbeks vêtus de jolis tu-tus blancs interprêtent le Lac des Cygnes.

Nous prenons notre envol pour Istambul pour une escale de 3 jours avant d'atteinder le Continent Africain.  

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Commentaires
L
Salut les chevaucheurs de steppes !<br /> Belle experience et tres bien ecrite ! Je retrouve des souvenir d'Asie Centrale en vous lisant. Le velo c'est pas mal mais votre experience me donne envie d'essayer le voyage a cheval. <br /> En tout cas chapeau d'avoir reussi votre pari et bon voyage pour la suite<br /> <br /> Nicolas
A
Eh ben, ca me laisse sans voix !<br /> Belle et riche aventure pour vous deux !
R
Bien sur je savais pas mal de vos aventures en Asie centrale puisque nous avons eu l'occasion d'en parler.Mais le lire avec votre style fleuri, un beau moment, on rève!. Mais sachez ceux qui lisent que nous les Parents sommes restés pendant les 37 jours de chevauchée sans nouvelles sauf un petit message laissé sur nos répondeurs qui nous rassurait, ils était au moins vivants. Je dois écrire que je suis trés fiere d'eux, et ma fierté a redoublé lorsque j'ai vu les photos !! Renée
L
Lou Zbekizistan, ça a l'air vraiment très très très bien. Oulala les photos de Samarcande. On dirait des studios de cinoches. Allez, viel Spaß, comme on dit ici, faites-vous plaisir et à bintôt !!<br /> Rafael el chleu<br /> <br /> Gaelle O'r, si tu lis ce message, ECRIS-MOI !
Pas à pas ...
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